Les mouroirs français
Ma tante est dans une maison de retraite accueillant les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer.
Moi, je n'appelle pas ça une maison de retraite mais un MOUROIR.
un mouroir de luxe dirait-on car le prix de la pension a été augmentée de plus de 200 euros par mois depuis un mois !
Oui, vous avez bien lu : 200 euros par mois, c'est l'augmentation qui a eu lieu !
Et les prévisions pour les trois années qui viennent sont de l'ordre d'une augmentation annuelle d'environ 100 euros par mois.
Et a quoi a-t-on droit pour ce prix ?
- Une douche tous les 15 jours
- un régime alimentaire non suivi
- Des soins.... quand on a le temps
- Le ménage des chambres.... quand la famille va se plaindre de l'état de propreté désastreux.
- Une infirmière en vacances remplacée par une stagiaire et au lieu d'une intérimaire diplômée.
- des aides-soignants remplacés par des agents de salle.
Vous allez me dire : Mais pourquoi laisser ma tante dans cet établissement ?
Donnez-moi les coordonnées sur la région d'un autre établissement apte à recevoir dans des conditions correctes une personne dépendante ET ayant une place disponible.
Et puis, pourquoi ces augmentations hors-normes, qui vont concerner tous les établissements français ? Donc vous aussi qui me lisez.
Et bien parce que l'état, qui se désengage :
- de l'Education nationale en préparant la suppression des écoles maternelles au profit de jardins d'éveils privés et payants gérés par les collectivités locales,
- des universités en transférant la gestion au niveau régional
- des infrastructures routières et ferroviaires au profit des régions
- etc etc etc
cet état qui gère NOTRE argent, qui préfère renflouer les banques, payer des frais de bouche et de représentation indécents à ses ministères et des avions bling bling à sa présidence, se désengage aussi de l'action sociale et de l'aide aux personnes âgées.
Et qui doit payer ce désengagement ? Et bien, nous, encore une fois.
J'en veux au personnel qui travaille dans ces maisons de retraite et ne voit plus l'humain mais un tas de viande flétrie, qui ne prend plus le temps de traiter dignement ces personnes dépendantes, même si je sais que les conditions de travail qui lui sont proposées sont elles-aussi inhumaines.
Mais j'en veux surtout à tous ces grands pontes qui ne voient que les chiffres, les rendements et qui ne parlent qu'en lits, qu'en places, qu'en taux d'occupation, qu'en prix de revient et qui oublient que des hommes et des femmes sont derrière ces chiffres. J'en veux à ces politiques qui n'ont en tête que leur propre personne, leur pouvoir, leurs avantages, leur argent, leur fauteuil.