Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Nos coups de gueule
Newsletter
Derniers commentaires
Archives
11 mai 2009

Les mouroirs français

Ma tante est dans une maison de retraite accueillant les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer.
Moi, je n'appelle pas ça une maison de retraite mais un MOUROIR.
un mouroir de luxe dirait-on car le prix de la pension a été augmentée de plus de 200 euros par mois depuis un mois !
Oui, vous avez bien lu : 200 euros par mois, c'est l'augmentation qui a eu lieu !
Et les prévisions pour les trois années qui viennent sont de l'ordre d'une augmentation annuelle d'environ 100 euros par mois.

Et a quoi a-t-on droit pour ce prix ?

  • Une douche tous les 15 jours
  • un régime alimentaire non suivi
  • Des soins.... quand on a le temps
  • Le ménage des chambres.... quand la famille va se plaindre de l'état de propreté désastreux.
  • Une infirmière en vacances remplacée par une stagiaire et au lieu d'une intérimaire diplômée.
  • des aides-soignants remplacés par des agents de salle.

Vous allez me dire : Mais pourquoi laisser ma tante dans cet établissement ?
Donnez-moi les coordonnées sur la région d'un autre établissement apte à recevoir dans des conditions correctes une personne dépendante ET ayant une place disponible.

Et puis, pourquoi ces augmentations hors-normes, qui vont concerner tous les établissements français ? Donc vous aussi qui me lisez.

Et bien parce que l'état, qui se désengage :

  • de l'Education nationale en préparant la suppression des écoles maternelles au profit de jardins d'éveils privés et payants gérés par les collectivités locales,
  • des universités en transférant la gestion au niveau régional
  • des infrastructures routières et ferroviaires au profit des régions
  • etc etc etc

cet état qui gère NOTRE argent, qui préfère renflouer les banques, payer des frais de bouche et de représentation indécents à ses ministères et des avions bling bling à sa présidence, se désengage aussi de l'action sociale et de l'aide aux personnes âgées.

Et qui doit payer ce désengagement ? Et bien, nous, encore une fois.

J'en veux au personnel qui travaille dans ces maisons de retraite et ne voit plus l'humain mais un tas de viande flétrie, qui ne prend plus le temps de traiter dignement ces personnes dépendantes, même si je sais que les conditions de travail qui lui sont proposées sont elles-aussi inhumaines.

Mais j'en veux surtout à tous ces grands pontes qui ne voient que les chiffres, les rendements et qui ne parlent qu'en lits, qu'en places, qu'en taux d'occupation, qu'en prix de revient et qui oublient que des hommes et des femmes sont derrière ces chiffres. J'en veux à ces politiques qui n'ont en tête que leur propre personne, leur pouvoir, leurs avantages, leur argent, leur fauteuil.

 

Publicité
Commentaires
Y
Après des auxiliaires de vie à son domicile puis une hospitalisation, j'ai dû placer ma maman dans la seule maison de retraite qui était en mesure de l'accueillir sur les 12 dossiers envoyés. Horreur, c'était un mouroir : 1 douche en 15 jours parce que j'avais demandé à une coiffeuse de venir, on lui a changé la protection de nuit sans la laver,ça lui a valu une infection urinaire.Si elle avait envie d'aller à la selle et que ce n'était pas son tour, elle devait faire sur elle, on ne lui mettait pas ses chemises de nuit mais des chemises laçées dans le dos comme à l'hopital pour aller plus vite; en fauteuil, elle ne sortait dehors qu'avec moi, une ou deux activités par semaine, sa chambre infestait l'urine parce qu'on ne changeait pas les draps souillés et j'en passe.<br /> <br /> Nous avons eu beaucoup de chance : souffrant d'insomnie, j'ai été bien inspirée une nuit d'aller sur internet ou j'ai cherché des résidences en Espagne et je lui ai trouvé un vrai paradis !
S
FADETO : ça c'est sûr, et puis une motivation hors norme, car je pense qu'elle aura du mal à résister à la pression qui est mise sur les personnes travaillant en sous effectif dans ces établissements
F
Il faut ce diriger vers ces métiers seulement par vocation et non pas parce qu’il y a des débouchés, mais malheureusement, par les temps qui courent….<br /> Ma fille est elle aussi dans le corps médical comme infirmière depuis 6 mois, dans un service très lourd qu’elle a choisi. J’aime l’entendre me raconter certaines de ses journées ou elle a passé « de bon moment », en soulageant des patients avec sa bonne humeur et le rire et que ceux-ci lui demandent de revenir les voir avant de partir !
R
.... même en reconnaissant que la situation n'est pas gérable, on préfère ça à l'euthanasie... <br /> A partir du moment où le malade n'est plus en état de se plaindre, pourquoi se donner du mal pour son bien être ???<br /> Espérons que la fin de vie (que ce soit pour les personnes âgées dépendantes, malades ou non) va évoluer vers une humanisation.
S
FADETO : Je ne sais comment on peut réussir çà travailler humainement dans ce style d'établissement. Et c'est ce qui est grave<br /> <br /> MAZ : Il y a eu une évolution... mais on est en train de revenir à la case départ
Nos coups de gueule
Publicité
Publicité